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CGT et recruteurs, même combat

Je ne sais pas pourquoi mais en voyant défiler la CGT, connue pour n’avoir absolument aucune solution à rien, j’ai pensé à nous, les recruteurs. Pas de vision d’avenir, pas de débat, juste une capacité délirante à s’arc-bouter sur des acquis d’un autre âge, en déconnexion totale avec les nouveaux et puissants courants qui agitent notre monde.
Et nous, ce que nous ne lâcherons pas, jamais, dussions-nous être les derniers à y croire, c’est le CV. Nos CV, bien carrés, bien formatés, bien rangés dans nos bases de données. Car nous, le CV, on y croit, on en veut. On ne jure même que par ça. Combien tu as rentré de CV aujourd’hui ? Regarde, j’ai eu un lot, 100 CV !
Le CV est mort
Ouvrons les yeux un instant. Attention, ça va piquer. Le CV est mort, presque mort, il rend son dernier souffle. Trop figé, pas interactif, inadapté aux mutations structurelles, conjoncturelles et culturelles. La culture web, qui nous entoure désormais, est la culture du partage, de l’échange, de l’interaction. Habitué dans sa vie quotidienne à tout faire en 1 clic, imaginez ce que ressent le candidat quand il croise notre monde.
Au fait, quel est notre monde ? Que défendons-nous ? Nous exigeons que le candidat consulte les offres depuis un vrai ordinateur (mobile, tablette, non merci). Qu’il mette à jour son CV (et tant pis s’il faut à chaque fois recaler la mise en page). Qu’il fasse une belle lettre, bien propre. Ensuite, il écrit un email en mettant tout cela dedans et il attend. Surtout, il ne demande rien, il ne pose pas de question, il ne nous contacte pas (quelle horreur !).
Sauf que le candidat, baigné dans la culture numérique n’est plus comme ça. Il veut consulter les annonces sur son mobile et y répondre en 1 clic. Ne plus s’occuper de la mise à jour de son CV mais laisser les réseaux sociaux pros s’en charger en combinant différents éléments de son profil. Ce candidat nouvelle génération pense avant tout à montrer ses contributions aux débats, ses recommandations, ses relations… toutes ces choses qui ne sont pas dans un CV. Et puis il veut dialoguer, poser des questions sur la mission, sur le client, jauger l’intérêt avant même de répondre.
Recruter sans CV ?
Délire ou bon sens ? Depuis 5 ans, l’APEC a lancé le programme « Recruter sans CV ». Plus de CV ni de lettre, mais un questionnaire d’environ 30 questions soumis à tous les candidats. Il s’agit de les mettre en situation et de passer en revue les critères de réussite liés au poste. Et ça marche ! Car le recrutement sans CV est plus qualitatif, or c’est bien de cela dont nous avons besoin, moins de quantité, plus de qualité.
Tant que nous ne donnerons pas aux candidats les nouvelles modalités qu’ils recherchent, nous serons en friction au lieu d’être en coopération. Or chaque point de friction est une perte de performance. Il est temps d’entamer notre mutation. La GCT n’a jamais su le faire, mais je ne doute pas que nous ferons mieux qu’eux.
15 commentaires
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Excellent article, je suis un (ex-étudiant) RH et j’ai notamment eu l’occasion de toucher un peu au recrutement et me suis senti particulièrement mal à l’aise avec le concept du CV (figé, unilatéral …), a nous de proposer une nouvelle manière de communiquer!!
le CV est effectivement une photo figée à un instant t, rédigé par le candidat, ne reflétant que très peu son savoir-être et sa personnalité, et encore moins ses envies. Vous avez effectivement raison de le qualifier d’unilatéral.
Bonjour pardon mais je crois qu il y a des non sens : je rappeler que dans le processus d embauche, le cv decrit savoirs et savoirs faire au regard d un parcours professionnel alors que Ç est bien la lettre de motivation et en particulier l entretien qui permet d’évaluer les éléments de personnalité et. D’intérêts pour le poste. Si le cv devient un descriptif de personnalité alors il sera facile de faire un copié coller des attentes du recruteur en terme de profil de personnalité et l effet séduction du candidat n en sera que plus fort. Je pense qu au contraire préparer des candidats à un projet professionnel motive qui fait sens pour lui permet alors lors d une lettre et d un entretien d embauche de pr gosier en quoi celui ci est cohérent avec sa personnalité et donc arriver à sortir du lot pour convaincre : n oublions pas les termes génériques car la netr de » Motication » et l entretien se motivaition port davantage sur ces éléments subjectifs que la premier etape f un processus d embauche qui par le ca de compétences permet de pr sélectionner les candidats pour un entretien de prise de connaissance à compétente a équivalentes. Anne Duret. .
Nous disons la même chose, le CV est une présentation figée des compétences professionnelles (hard skills) et ne laisse pas voir la personnalité du candidat (soft skills), que l’on ne peut voir qu’en engageant la conversation avec ce dernier.
En revanche, lorsque nous recherchons des profils rares et pénuriques, ce qui est le cas dans un certain nombre de domaines (IT, marketing, commercial, chauffeurs, hôtellerie,…), on ne peut pas exiger un CV et encore moins une lettre de motivation comme si rien n’avait changé depuis 50 ans. Ces profils sont sur-sollicités il est illusoire de croire qu’ils vont encore se plier au « processus d’embauche » classique dont vous parlez. Nous devons sortir du cadre et être là où ces perles rares nous attendent.
Ah bon! Belle trouvaille! Qualitatif dites vous. Jusqu’à quand ? Lorsque ces questionnaires auront été explicités,abondamment commentés et finalement dépossédés de leur spécificité, comment pourrez-vous repérer le profil recherché? Et l’entretien de recrutement que devient-il dans ce contexte? Une formalité archaïque ? Et personnellement je ne vois ce que la CGT vient faire dans ce scénario…
il n’est pas ici question de supprimer l’interaction avec les candidats bien au contraire, mais de trouver le meilleur moyen d’engager la conversation avec eux. C’est ce dialogue qui permettra de mieux cerner les compétences des candidats et leur donnera envie (ou non) d’accepter le job.
Bonjour Eric,
Pour situer le niveau d’adaptation des recruteurs à l’évolution de la société,il suffit de considérer que les CV sont toujours verticaux pour être pliés en trois dans l’enveloppe standard des Postes, alors qu’ils sont tous lus sur un écran d’ordinateur au format horizontal.
Je ne sais pas combien il y a de recruteurs en France, mais as un seul n’a encore identifié le bug.
Effectivement le format même du CV semble désuet aujourd’hui, même si un bon nombre de recruteurs ne veulent pas changer leurs habitudes. Pourquoi changer lorsque cela fonctionne ? C’est vrai, et quand cela ne fonctionne pas alors ??? Les profils pénuriques (ceux qui ne se précipitent pas pour postuler mais restent bien au chaud en poste) ont inversé le rapport de force, il est désormais en leur faveur. A nous recruteurs de nous adapter…ou pas 😉
Pourquoi critiquer ici la CGT, les autres syndicats peuvent également être remis en cause dans ce cas.
Aux recruteurs de chasser la perle, de garder un vivier de leurs meilleurs contacts mais pour cela il faut savoir cibler sans s’éparpiller en cherchant la diversification via le recrutement pour une multitude de corps de métiers. Pronons le qualitatif à la place du quantitatif.
Bel article!! On demande aux candidats un CV , lettre de motivation, si par miracle, le candidat décroché un entretien, il faut ensuite relancer, une fois, deux fois, au bout de la troisième. Vous jetez l’éponge. Et deux mois, voire plus pour certains, vous recevez un simple mail pour vous informer que vous n’êtes pas retenu. Eh, bien si avec ça, vous avez encore la volonté d’y retourner pour un second round, moi je dis: » basta »
Vous avez raison, les recruteurs demandent aux candidats une exemplarité dans leur démarche, mais ne se l’appliquent malheureusement pas toujours à eux-mêmes. Ce lien entre chaque partie est précieux, et au final cela peut faire pencher la balance lors du choix ultime, que ce soit celui du recruteur mais également celui du candidat.
Le CV est avant tout est un support de communication, de présentation d’un parcours professionnel. Ce parcours a un sens, une singularité qui est propre à chacun et qu’il convient de mettre en avant afin de pouvoir échanger lors d’un entretien. Que cela soit désuet sur la forme peut se discuter.
Mais sur le fond, les candidats potentiels que nous sommes tous, recruteurs y compris, ont intérêt lors d’une démarche de changement à réfléchir de manière approfondie à leurs réalisations, leurs échecs, les environnement dans lesquels ils se sont épanouis, ce qu’ils ont aimé faire afin de construire un projet professionnel qui leur convient.
Faire un CV est un bon exercice pour mener cette réflexion et un support de communication utile en entretien. Vouloir faire l’économie de ce travail sous prétexte de nouvelle génération, de réseau social et de culture web, c’est faire preuve de démagogie et d’une certaine paresse intellectuelle.
L’entreprise fait exactement la même démarche en réfléchissant aux pourtours de son organisation, en établissant une fiche de poste, en listant les compétences clés, en essayant de définir et mettre en avant sa culture d’entreprise.
Pour ma part, en tant que recruteur, je lis beaucoup de choses sur un CV et une lettre de motivation, quelque soit le support utilisé. Et je reste circonspect quant aux candidatures non motivées, faites un peu rapidement et sans réel intérêt, même pour des métiers pénuriques.
Soyons exigeants avec nous-même en tant que candidats comme les entreprises se doivent d’être exigeantes sur leurs recrutements, quelque soient les technos utilisées.
Il y aura toujours une offre et une demande de compétences et un support nécessaire pour les communiquer. Et jusqu’à preuve du contraire, un profil linkedin reste un CV.
Bravo vous avez tout dit.
Merci pour cet article. En tant que candidate, j’aimerais être affranchie du cv même si je reconnais que c’est un support de communication, le résumé d’une vie professionnelle et directement mise en situation. J’aimerais surtout une autre approche des recruteurs qui m’ont apparus focalisés sur les trous dans les cv, le passé et qui admettent mal les accidents de la vie, comme si tout devait être linéaire. Pas assez intéressés par l’évolution de la personnalité et surtout par le présent.
Le CV est bien souvent perçu par les recruteurs comme la seule matière première leur permettant « d’analyser » une candidature. Néanmoins, même s’il représente une bonne base de discussion, le CV fait largement l’impasse sur les « soft skills » c’est à dire l’intelligence émotionnelle du candidat.
En outre, tout manquement à la règle d’un CV retranscrivant un parcours linéaire et sans embûches fait encore fuir les recruteurs. Heureusement pas tous, mais le changement culturel pointe son nez… de gré ou de force.